On voit tout, et n’importe quoi.
Devant la recrudescence de nouveaux riggers autoproclamés, de posts de suspensions catastrophiques fièrement exhibés comme trophées, et pourtant témoin d’un ego qui n’a d’égal que l’incompétence de leurs auteurs… (pour ceux qui ne connaissent pas encore je vous invite à consulter à minima la page wikipedia, si ce n’est faire des recherches plus approfondies sur l’effet dunning-kruger, je pense souvent à cette courbe, et plus encore dans tous les domaines où on peut laisser les gens se draper dans leur mauvaise foi en invoquant l’aspect « artistique » de leur pratique, non l’art n’est pas un synonyme de bordel, ni d’absence de maîtrise ou connaissances. Il m’apparait utile de donner des outils aux parfaits néophytes pour y voir plus clair.
Une pratique visuellement impactante, qui suscite la curiosité et l’envie d’essayer.
Beaucoup trouvent la pratique attirante, ça valorise le corps, alimente pour certains les fantasmes, et puis en soit ce n’est pas très compliqué donc oui pourquoi pas s’y lancer ! Le problème c’est que vous avez tout type de profils, et en tant que rigger, en en discutant avec d’autres confrères, on constate que beaucoup de personnes veulent tellement se faire attacher qu’ils sont prêt à aller voir nimporte qui (qui fera souvent n’importe quoi) hors si la pratique elle même est accessible, elle n’est pas pour autant sans danger, et beaucoup de « prétendus riggers » n’ont tellement pas conscience de leur fragilité technique qu’ils vous rassureront juste par un « t’inquiete frere je fais attention et puis regarde mes posts insta je met un message pour dire de faire attention ça veut bien dire que je sais ce que je fais » … Bien sûr, il n’en est rien.
Quand on n’y connaît rien, comment distinguer un travail dans lequel on peut faire confiance ?
C’est souvent une des grandes problématiques, bah on voit un corps contorsionné, des cordes des noeuds, c’est joli, donc on se dit que ça passe… J’avais envisagé de vous montrer un recueuil des erreurs à éviter, mais les auteurs en étant souvent des gens au sommet de l’effet dunning-kruger, ils n’auraient pas pu vivre ça autrement que comme une agression personnelle, ces gens ne sont pas encore prêt à progresser… je vous propose dont plutot de regarder des points important sur des images de personnes qu’on peut bien sur aimer ou pas aimer, mais qui indubitablement savent ce qu’elles font, et voir les points positifs rassurants
On à tous débuté, on à tous fait des choses pas top, et on en fera encore, l’important c’est la conscience qu’on en a, la capacité à ne pas mettre l’autre en danger pour satisfaire son égo. Bien sur que vous pouvez vous confier à quelqu’un qui reste fragile techniquement, puisque le plus important dans le moment à vivre n’est pas la technique, mais tout ce qui peut passer, en soit, sans la moindre technique, le contact, l’écoute, l’empathie, le don de soi, le lacher prise… mais toute ces choses la sont indubitablement pas au programme de celui qui à de mauvaises intentions et manque d’humilité.
un dernier point sur le mauvais travail
Internet comporte déja nombre d’article sur les questions de négociation, de cadre, et de comment vous assurer du choix de la relation que vous allez établir, et de comment faire confiance à l’autre, ce n’est pas parceque je n’aborde pas le sujet que ça n’est pas important, mais vous avez des ressources suffisamment qualitatives en la matière. (je vous recommande par exemple cette ressource de Calamity Steph, ainsi que son contenu au global qui vous donnera des indications précieuses.
Et une des premières choses de bon sens, si vous n’apercevez pas de paire de ciseau de sécurité déjà prête a proximité, inutile d’aller plus loin dans la discussion et rentrez chez vous.
Quelques jolies images
Je crois qu’un moyen intéressant de vous faire saisir mon propos est de vous partager des photos d’attaches de personnes importantes de cette discipline. Les personnes dont les posts m’inspirent cet article ont souvent un grand ego et une grande fragilité, et seraient sûrement trop affectées d’être prises pour exemple à ne pas suivre, le but n’est pas de les stigmatiser et d’empêcher leur évolution, mais d’éveiller la conscience des victimes potentielles pour qu’elles soient sujet d’entraînement en toute conscience, et pas à leur insu.
Parmi les « grands » du Shibari, j’emprunte ici le travail, affiché publiquement sur les liens mentionnés, de Niko Kinbaku, Hajime Kinoko, Tamandua, Anna Bones, ce sont des personnes à suivre, de très haut niveau technique, et avec un contenu inspirant à suivre !
https://www.instagram.com/p/C7kNl6ENrSQ/?utm_source=ig_web_copy_link&igsh=MzRlODBiNWFlZA==


Un exemple extrêmement propre, des cordes à tensions équilibrées, des belles frictions, et vraisemblablement les tensions qu’il faut où il faut. Un point que je trouve assez important à regarder, même s’il y a des exceptions, des situations ou « tout est possible », le point d’accroche principal doit être suffisamment bien réalisé pour que cela n’entraîne pas de déformation excessive du harnais,
Dans cet exemple, on voit qu’une fois mis en tension, le TK s’éloigne un peu du corps (c’est normal, avec le poids, ça va compacter un peu plus les bras, les ramener en arrière, et c’est donc à peu près inévitable.), cependant, vous pourrez voir sur d’autres images des harnais ou on peut passer deux mains entre le modèle, et les cordes, inutile de préciser que les risques que le harnais glisse et aille se positionner à un endroit non souhaité (nerf, gorge, ou glisser hors du membre en laissant le modèle sans soutiens…) est non négligeable. Dans ces cas-là, refusez simplement la suspension avec votre partenaire, il a simplement besoin de revoir les fondamentaux.


Ici, on peut remarquer ce dont je parlais sur le point d’avant concernant le TK, et en plus de ça, on peut constater que le point d’attache de la jambe n’est pas fait sur le Futomomo (le harnais qui maintient la jambe pliée) mais un peu plus haut que le harnais lui-même entre harnais et le genou.
Cette solution, ou bien le faire de façon plus « traditionnelle » sur le futo lui-même sont deux des nombreuses solutions envisageables, en revanche, vous pourriez en observant les images du web constater que ces attaches peuvent être faites sur des parties prêtes a glisser hors du harnais. Ça montre un grand manque de conscience dont je vous invite à vous méfier.
https://www.instagram.com/p/B4KcbDioHjZ/?utm_source=ig_web_copy_link


Ici encore, on remarque la même chose.
Sauf qu’il y a également une ligne de tension sur le Futo, qui est « bien placée » : à savoir sur une zone renforcée, qui est maintenue plus bas à une autre partie de la structure, les chances que la mise en tension la fassent glisser par-dessus le genou sont quasi nulles, donc cet aspect-là est sécuritaire.


Le harnais de bassin est une option intéressante pour beaucoup de choses, surtout avec un petit manque d’expérience, facilement confortable, très permissif, il n’est pas indispensable que tout soit parfait, en revanche s’il est utilisé pour une prise centrale, il faut observer comme pour les points précédents qu’il ne soit pas totalement déformé, et même si un peu bazar comme sur cette version (ça peut être un choix d’esthétique, même si c’est souvent au détriment du confort.) c’est à minima « cohérent » : deux tours à la jambe gauche ? Eh bien deux égalements à droite. Observer la cohérence des attaches vous donne un indice du niveau du rigger.
Homogénéité, Cohérence, vous n’avez qu’à observer
En réalité, assez souvent, si vous prenez juste le temps de laisser votre excitation redescendre, et que vous perdez la mauvaise habitude donnée par les réseaux sociaux de passer moins d’une seconde sur une image pour vous en faire une idée, vous pouvez avec un peu de bon sens et de réflexion vous faire une idée très précise de tout ce qui pourrait être problématique, sans être expert (que dire donc de ceux qui ne le réalisent pas en prétendant vous apprendre ?)
Si des cordes pendent partout, si les harnais sont lâches, asymétriques de façon involontaire, si les lignes de tensions sont emmêlées de manière étrange… Autant d’indices évocateurs.
Évidemment, il y a plein de contextes et de situations de jeu où ces règles n’en sont pas, où tout est faisable, et où il est même bienvenu de jouer avec le risque. Mais comme dans plein de domaines ou on peut se draper dans sa mauvaise foi en invoquant « la liberté », « la créativité », ou « l’art », lorsque ce sont des choix, on est capable de montrer un truc « propre », garant du fait qu’on maîtrise le « bordel organisé » qu’on soumet à la vue du spectateur, à vous d’observer, et de jouer en sécurité !